Blog de Moudjahed

Oranie profonde

Archive pour juin, 2011


Les tribus arabes du 19ème siècle

28 juin, 2011
SIDI BEL ABBES . | 7 réponses »

 

Texte 18:

Les tribus arabes du 19ème siècle par rapport

à celles d’Ibn-khaldoun dans les prolégomènes

29 nov.2010 

 

          La présence, à la fin du 19ème siècle, dans le nord de l’Algérie( voir textes précédents) de tribus portant des noms de tribus de la période Ibn-khaldoun, et qui sont citées dans les documents et écrits publiés par des auteurs français, est sujet à question,voire étrange, car, en plus du fait qu’il y’ait eu  des mouvements de départ de tribus vers la fin de la période Ibn-khaldoun et après Ibn-Khaldoun, aussi bien vers le désert que vers la Tunisie, il ressort que le mode de vie de ces tribus du 19ème siècle diffère profondément et radicalement  de celui des nomades Banu-hillal tel que décrit par Ibn-khaldoun dans son livre  »les prolégomènes (la muquaddima), partie 1, (google.com) ». Dans cet ouvrage, trois éléments majeurs, liés au mode de vie des nomades arabes, ressortent: le désert, le chameau  et le nomadisme.

 

1)-Le désert, un espace vital 

   Cette idée est décrite par Ibn-Khaldoun dans le passage qui suit : ‘’les peuples qui subsistent en élevant des chameaux, tels les Arabes, voyagent plus que les autres et pénètrent plus avant dans le désert. Ils se trouvent obligés de le faire, vu que les pâturages, les herbes et les arbrisseaux des hauts plateaux  ne suffisent pas à la nourriture de leurs troupeaux. Les chameaux ont besoin de brouter les arbustes du désert et de boire les eaux saumâtres qui s’y rencontrent et de parcourir cette région pendant l’hiver, afin d’éviter le froid et de jouir d’une atmosphère tiède: les nomades trouvent dans ces plaines sablonneuses des endroits ou les chameaux peuvent mettre bas. L’on sait que les jeunes chameaux, depuis l’époque de leur naissance jusqu’à celle du sevrage, sont extrêmement difficiles à élever, et que la chaleur leur est absolument nécessaire. Les nomades arabes,dont nous parlons, sont donc obligés de faire( dans le désert) de longues courses avec leurs troupeaux’’

 

2)-Le désert, un milieu naturel 

   Les nomades arabes sont plus habitués à la vie du désert  parce qu’ils s’occupent exclusivement de chameaux.Ils habitent des régions stériles et ingrates, genre de vie que le sort leur a imposé et que la nécessité leur a fait adopter. Pour se procurer les moyens d’existence, ils se consacrent aux soins de leurs chameaux; leur seule occupation est de leur trouver des pâturages et de les faire multiplier. Ils ont dû adopter la vie sauvage du désert, parce que cette région, ainsi  que nous l’avons dit, est la seule qui offre à ces animaux des arbrisseaux propres à leur nourriture et des endroits sablonneux où ils peuvent se reproduire. Bien que le désert soit un lieu de pénurie et de faim, ces peuples finissent par s’y habituer, et ils y ‘ élèvent une nouvelle génération pour laquelle la faculté de supporter le jeûne et les privations est devenue une seconde nature.Ils pénètrent très loin dans les profondeurs du désert, et, étant accoutumés à vivre dans la misère et à souffrir des privations, ils se passent facilement des céréales et des autres produits des pays cultivés.

 

3)-Le désert, un refuge 

    Ibn-khaldoun avance que les nomades ‘’Repoussés quelquefois des hauts plateaux par les troupes préposées à la garde de ces régions fertiles se voient obligés de s’enfuir au fond du désert afin d’éviter le châtiment de leurs méfaits. Par ailleurs, toutes les fois qu’ils peuvent enlever un butin sans courir un danger ou soutenir une lutte, ils n’hésitent pas à s’en emparer et à rentrer au plus vite dans la partie du désert où ils font paître leurs troupeaux. Pour compléter  l’idée d’Ibn-Khaldoun,on peut ajouter que cette  situation est fréquente car les nomades arabes assurent, en grande partie leurs moyens de subsistance par les  »rezzous » ou razzia(pillage de bétails) des éleveurs, fréquentant les hauts-plateaux ou des caravanes allant du Maroc vers la Tunisie ou vice-versa.De fait, la proximité du désert est nécessaire et même vitale car ce lieu  leur permet une retraite rapide vers un sanctuaire inaccessible à leurs poursuivants.

 

4)-le Tell algérien, une zone de danger pour les nomades

    Si, pendant leurs expéditions, les nomades arabes  rencontrent des emplacements fortifiés, des localités d’un abord difficile, ils s’en détournent pour rentrer dans le plat pays, car, selon Ibn-Khaldoun, les  »Arabes ne peuvent établir leur domination que dans les pays des plaines ». Les tribus (berbères) se tiennent à l’abri d’insultes, sur leurs montagnes escarpées, et sont protégés d’une invasion des nomades arabes. En effet, ceux-ci n’oseraient pas les y attaquer ;ils auraient à gravir des collines abruptes, à s’engager dans des chemins presque impraticables et à s’exposer aux plus  grands dangers. Par ailleurs, on peut ajouter que, quand Ibn-khaldoun fait allusion aux plaines, il s’agit des plaines de Tunisie ou à la rigueur des hautes plaines, mais nullement des plaines de l’Algérie-nord.Ces dernières étaient boisées et marécageuses, de fait inaccessibles à dos de chameau et, de plus, loin, du désert,espace vital des nomades arabes, désert qui, comme l’a dit, Ibn-Khaldoun, il ne s’en éloignait jamais.

 

5)-Le nomadisme, un mode de vie

      Les nomades arabes ‘’se transportent de lieu en lieu, parcourent les déserts depuis les temps les plus reculés, voila leur principale occupation’’(Ibn-Khaldoun).En d’autres termes, le nomadisme est  chez les nomades, pourrait-on ajouter pour traduire l’idée d’Ibn-Khaldoun, un Ethos, pour reprendre un terme philosophique, c’est à dire, un caractère relié à l’âme.De fait, les nomades changent en permanence de lieu:ils ne s’établissent  jamais,définitivement, au même endroit. Aujourd’hui, il sont ici, demain il sont ailleurs.Ils parcourent jusqu’à 100 kms par jour. le déplacement, le mouvement est pour eux, pour reprendre une expression d’Ibn-khaldoun, une seconde nature.

      En conlusion, le nomadisme, le désert, l’élevage de chameaux tous ces éléments constituent un mode de vie contraire à celui (sédentarisation, élevage de bétails, espace,etc.) des groupements signalés dans le tell algérien(Constantinois,Algérois,vallée du Chleff,Oranie) et portant un nom de tribu d’Ibn-khaldoun.Le mode de vie sédentaire est l’antithèse de celui des nomades arabes Banu-Hillal. Plus encore les nomades arabes rejettent et méprisent le mode de vie sédentaire(lire notre texte 1).

     Ainsi,si l’on se base sur la description des nomades arabes faite par Ibn-khaldoun dans les prolégomènes,(partie1),et que nous avons résumé précédemment, on en vient à se poser les questions suivantes:En premier lieu, les groupements signalés dans le nord et portant un nom de tribu d’Ibn-khaldoun sont-ils vraiment  les descendants des Banu-Hillal? En deuxième lieu, ne serait-ce  pas des tribus berbères qui se sont données un nom hillalien ou, à l’image du colonel Cherif Cadi (texte 14), une origine hillalienne? En troisième lieu, ne serait-ce  pas  les auteurs et administrateurs de l’époque coloniale  qui, ayant lu Ibn-Khaldoun, leur ont accolé, dans leurs écrits ou documents officiels, un nom d’une tribu d’Ibn-Khaldoun,?Au vu du profil des nomades arabes tels que décrits par Ibn-khaldoun, on en viendrait, de toute évidence, à répondre à la première question par non et aux deux autres par oui.

 

Aristote(ys)

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