Le pays fabuleux !
Enfer ou paradis ? Existe aussi dans son imagination.
Elle git là ; sous les sabots de sa caravane volante, même le minaret de sa célèbre mosquée, lui est visible.
A l’orée du Sahara et à quelques encablures du fleuve Niger, Tombouctou au pays du SOUDAN a longtemps été une cité fermée.
Ses nuits sont libertines et ses journées pudiques.
Une cité aux mœurs contrastées surtout de plaisir chez les noires, de pudeur islamique et pureté de la religion des sages oulémas et des sciences musulmanes enseignées dans la première université d’Afrique noire, la savante et antique « Sankoré ».
Carrefour commercial à l’époque des caravanes, elle fut aussi le siège d’une intense vie intellectuelle et culturelle.
Y étaient enseignées des matières telles que l’astronomie, l’économie, le droit, les mathématiques, la poésie, la musique et bien d’autres activités introduites dans le pays par les Arabes qui avaient reçu ces enseignements des Grecs (Aristote) qui eux-mêmes s’étaient instruits auprès des imams (prêtres) noirs d’Égypte.
La ville incontournable de par son histoire, regroupait en son sein plus de 15 000 documents anciens.
On estime à environ 80 000 le nombre de manuscrits dispersés parmi les habitants.
Ces manuscrits : remettaient en question, presque toutes les conceptions obtuses de l’Afrique noire, qu’avaient les philosophes blancs de leur époque.
Tous ces documents étaient écrits pour la plupart en arabe ou en fulani .
Le vent chaud, maître bruit de la steppe et du désert berçait le songe de Jilla allongé sur la berge de l’oued.
Son corps étalé au sol et son âme bédouine planant dans le ciel bleu du désert.
Jilla croyait aussi aux mythes, bref à la poésie saharienne qui autorise toutes les audaces de pensées, enracinées au cœur de tout nomade.
L’âme de Jilla entrevit la ville magnifique dans toute sa splendeur.