les bouchkaras de 1954
reviennent cette semaine !
les bouchkaras ?
c’est qui, finalement ?
ça fait maintenant un peu plus de SOIXANTE ans presque , mais il paraît que ce n’est rien,
quand on «laisse ça à l’histoire»,
il y a toujours d’un côté l’impuissance qui pousse à la résignation et de l’autre le silence coupable qui promet l’impunité.
Il y a un peu plus de SOIXANTE ans , les Bouchkara étaient des hommes «balances » tellement vils et indignes que leurs mentors ont même jugé utile de leur mettre de vraies cagoules sur la tête.
C’était des «balances » à moindres frais promenés sur les arènes de la colère
ou dans des cachots improvisés pour reconnaître les têtes des «meneurs»
ou des «activistes» particulièrement hargneux.
Ils étaient la verrue ténébreuse d’un printemps prometteur.
Les Bouchkara montraient les patriotes à emprisonner,
des prisonniers à torturer,
des torturés qui n’ont pas encore tout dit
et d’autres encore qui n’ont rien à dire.
C’est commode de laisser à l’Histoire des histoires d’horreur à réparer au présent.
Depuis, les Bouchkara ont pris des galons.
Ils sont toujours aussi vils mais ils n’ont plus besoin de cagoules, ils opèrent en clair en falsifiant notre histoire .
Ils prolongent la verrue sur le visage d’un pays convalescent en empruntant les sentiers de marécages toujours fertiles.
Les Bouchkara vendaient des hommes, maintenant ils achètent des postures historiques .
Ce ne sont pas toujours les mêmes mais ils suivent la même trajectoire, tracée dans la honte.
Ils reviennent à chaque fois . Ils n’ont pas inventé la délation mais ils en ont fait l’adaptation la plus hideuse.
Ils achètent la honte pour pouvoir tout acheter.
Des silences complices et des complices.
Ils achètent des places d’éligibles et des places publiques.
Ils se cherchent et se trouvent, se trouvent parfois sans se chercher.
Ils ont la même odeur de la trahison et l’argent sale.
Alors, du caniveau, ils sortent des vocations, dans la vraie vie ils brisent d’authentiques patriotes et de légitimes histoires.
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Slimane Laouari