La Direction du Renseignement
et de la Sécurité
(DRS)
Sécurité militaire
(SM)
(Algérie).
est le service de renseignements algérien.
Son existence remonte à la guerre d’indépendance, sous l’impulsion d’Abdelhafid Boussouf. Son rôle était alors de gérer les réseaux, tant nationaux qu’internationaux. Après l’indépendance de l’Algérie en 1962 et l’accession de Houari Boumédiène à la tête du pays en 1965, les services de renseignements algériens connurent une grande mutation au niveau de leur organisation interne, s’inspirant grandement du schéma de fonctionnement des services du bloc de l’Est. C’est ainsi qu’il leur a été attribué le nom de Sécurité militaire (« SM ») avec comme missions principales :
Abdelhafid Boussouf, alias « Si Mabrouk »,premier chef de la wilaya V et de l’armée des frontières en compagnie de mohamed boukharouba alias « houari boumediene ».
Il a pour conseiller et adjoint, à la fin de 1959, Mohamed Laroussi Khelifa, aliasAbdelhafid, fonctionnaire qui a rejoint le maquis en 1957. Ils mettent en place un système de surveillance et de répression durant la guerre d’indépendance ; ce système s’installe au cœur l’État-FLN et va en infiltrer peu à peu tous les rouages, civils et militaires.
C’est en 1956, à Nador (Maroc espagnol), qu’est créé dans la clandestinité un premier service de transmissions et d’écoutes.
Il s’agit alors de protéger les dirigeants nationalistes et les chefs de l’ALN des infiltrations et des manipulations des français.
Puis cette mission s’étend à la surveillance des membres du FLN eux-mêmes et, plus largement, au contrôle et à l’espionnage des populations. Les historiens l’appellent la « Tcheka algérienne ». À la fin des années 1960, après la création du GPRA (1958),
le KGB accepte de recevoir dans ses écoles de formation des collaborateurs de Boussouf.
Durant leur séjour à Moscou, ces derniers, pour la plupart des étudiants diplômés issus des classes moyennes et de la bourgeoisie qu’on appellera les « Boussouf boys »
ou les « MALGACHES » (membres ayant servi dans le MALG) apprennent les techniques de la mise en scène et de l’organisation « des provocations et des complotspréventifs pour détruire l’adversaire ».
Cette première promotion est connue sous le nom de code « Tapis rouge », ses membres vont former le noyau dirigeant du Ministère de l’Armement et des Liaisons générales (MALG), dont Abdelhafid Boussouf prend les commandes en janvier 1960.
Ils reporteront leur fidélité sur le colonel Boumediene. Et ce sont eux qui constitueront les premiers cadres de la Sécurité militaire, qui va devenir la colonne vertébrale du régime.
Les services spéciaux algériens disposent de plusieurs bases opérationnelles : au Maroc, enÉgypte (jusqu’en 1959), en Tunisie et en Libye - où est installée la fameuse « base Didouche », abritant les archives du MALG.
Cette base est composée d’une section « Renseignement, documentation et exploitation », dont la tâche est de recueillir, d’analyser et d’exploiter les rapports adressés par les agents opérant dans les pays étrangers.
La DST quittera l’Algérie le 1er mars 1962.
Les services soviétiques s’installent alors pour encadrer ceux de la toute jeune Sécurité militaire algérienne.
C’est le général Vadim Kirpitchenko aidé d’Andréï Zelenine, responsables du KGB et spécialistes du Maghreb qui sont alors chargé de former les Algériens aux services spéciaux.
Après la crise de l’été 1962 qui voit s’opposer le pouvoir civil et l’organe qui l’incarne, le GPRA et le pouvoir militaire à travers le « clan d’Oujda » et son État-Major Général (EMG) sous le commandement du colonel Houari Boumédiène, le transfert des archives du l’EMG et du MALG à Rocher Noir et Alger, et le ralliement des responsables du renseignement à Ben Bella contribuent à l’élimination de Boussouf,
à la réorganisation des services confiée à Ben Cherif,
et à la création de la « SM » confiée à Kasdi Merbah.
Adjoint au renseignement de l’EMG depuis 1960,
technicien de la répression auprès de Boussouf, négociateur aux Rousses et à Evian,
le commandant Kasdi Merbah est le fidèle soutien de Boumediene contre ses ennemis intérieurs.
Jusqu’en février 1979, Kasdi Merbah est à la tête de la direction centrale de la sécurité militaire (DCSM), véritable police politique, qui contrôle la gendarmerie, la police et même l’économie par le canal du service PE de « prévention économique ».
Soutien de Chadli en 1979, il est promu colonel, puis lui succède pour une courte durée le colonel Yazid Zerhouni dit Yazid, ancien ministre de l’intérieur et des collectivités locales (1999-2010).
Réorganisation de la SM, rebaptisée Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS)
Le 5 juillet 1990, à l’occasion des commémorations de l’indépendance du pays, Khaled Nezzar un ancien « DAF » est promu général-major et devient ministre de la défense.
La sécurité militaire après avoir été fractionnée et fragilisée durant la décennie 1980, elle sera réunifiée juste après la démission du général Betchine.
Le 4 septembre 1990, ses différents branches sont réunies et centralisées au sein d’un organisme unique baptisé
« DIRECTION du Renseignement et de la Sécurité » (DRS).
La présidence de la république sous Chadli Bendjedid perd tout contrôle sur la branche « civile » de la SM, elle sera placée sous la seule responsabilité du ministre de la défense, le général major Khaled Nezzar qui confiera le DRS au colonel Mohamed Mediène dit « Tewfik » (promu général peu après) et qui sera le nouveau patron de toute la nébuleuse du département de renseignement.
Les trois grands services suivants sont désormais dirigés par Mohamed Mediène :
Le DRS gère aussi un grand nombre d’organismes subordonnés:
Il existe également :
Le DRS dispose d’antennes à Madrid, Londres et Paris, Berlin, Washington, Moscou et autre.
Plusieurs scandales de corruption impliquant de hauts responsables de Sonatrach et l’ancien ministre de l’Energie et des mines Chakib Khelil,
le DRS a lancé l’opération baptisée « mains propres » ayant pour objectif d’enquêter sur plusieurs contrats signés par Sonatrach avec les compagnies pétrolières étrangères.